Audrey Cauchet
Head of Sustainability
Dans un contexte où le risque d’écoblanchiment est de plus en plus scruté par les autorités de surveillance, notamment au sein du secteur financier, nul ne peut nier le fait que l’intégrité est devenue une valeur cardinale, au même titre que l’équité, la confiance ou la transparence.
Notre approche de l’intégrité
Dans notre Code de Conduite, nous avons pris deux engagements en lien avec la valeur d’entreprise « intégrité », à savoir :
- Travailler avec nos clients et partenaires dans un esprit de partenariat, de loyauté et de transparence.
- Proposer des solutions avec intégrité et conviction en évitant les conflits d’intérêts.
Dans un contexte où le risque d’écoblanchiment est de plus en plus scruté par les autorités de surveillance, notamment au sein du secteur financier, nul ne peut nier le fait que l’intégrité est devenue une valeur cardinale, au même titre que l’équité, la confiance ou la transparence.
Les évolutions réglementaires croissantes relatives aux questions de durabilité sont souvent perçues comme des contraintes. Que ce soit dans l’Union Européenne avec la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), ou en Suisse avec le Code des Obligations (Art. 964 ss) et les auto-régulations sur les préférences ESG des clients, il devient dorénavant difficile, voire impossible de se cacher derrière de faux semblants.
Et si, finalement, ces régulations étaient une aubaine, un garde-fou favorisant l’intégrité tout en garantissant une concurrence loyale entre les entreprises devant publier des informations comparables ?
Voici comment ONE swiss bank s’efforce de rester intègre dans sa démarche de durabilité.
L’intégrité est un des fondements de la stratégie de durabilité
Toute organisation qui souhaite se lancer dans une démarche de durabilité viable n’a pas d’autres choix que de le faire de manière intègre. Pourquoi ? Parce qu’au-delà du bon sens, une organisation fait partie d’un écosystème et ne peut donc se suffire à elle-même. Ses différentes parties prenantes (collaborateurs, clients, actionnaires, fournisseurs, etc.) se situant en amont, au cœur ou en aval de sa chaîne de valeur, ont besoin de créer une relation de confiance basée sur un « contrat social » clair.
Dans un monde extrêmement concurrentiel et de plus en plus réglementé, les organisations prennent peur et certaines peuvent avoir tendance à vouloir « en faire trop », en communiquant des informations erronées, délibérément ou non. Par exemple, certaines entreprises affichent dans leur rapport de durabilité des chiffres importants d’émissions évitées de gaz à effet de serre (GES) mais sans fournir aucune explication sur leur calcul. Quand on sait combien la méthodologie est compliquée (cf. Guide Pilier B de la Net Zero Initiative développé par le cabinet @Carbone 4 – Net Zero Initiative – Le Guide Pilier B (carbone4.com), il y a de quoi être perplexe…
Chez ONE swiss bank, nous avons opté pour la « politique des petits pas », préférant communiquer de manière transparente sur notre démarche de durabilité, aussi perfectible soit-elle, quitte à devoir annoncer un dépassement des délais dans la mise en œuvre de notre plan d’action.
En réalisant notre première matrice de matérialité d’impact sur l’année 2023, l’un de nos enjeux matériels concernait la satisfaction des clients. Ayant décidé de publier notre rapport en référence aux standards de la Global Reporting Initiative, nous avions l’obligation de communiquer sur cet enjeu et nous avons eu le courage d’écrire que nous n’avions pas encore élaboré un questionnaire de satisfaction dédié. Cela répond de notre volonté de transparence mais permet aussi de faire prendre conscience que la durabilité est un sujet très vaste qui nécessite patience, agilité et ténacité, à court et à long terme.
Intégrité et prévention de l’écoblanchiment dans le secteur financier
Le 19 juin 2024, le Conseil fédéral a annoncé opter pour la voie de l’auto-régulation pour lutter contre l’écoblanchiment dans le secteur financier, en se référant aux auto-régulations/directives publiées par l’AMAS et l’ASB sur les préférences ESG des clients.
Pour mémoire, en mai 2024, l’ASB a mis à jour ses directives, entrées en vigueur le 1er septembre 2024, dans laquelle elle va plus loin que dans la précédente version d’octobre 2023, à savoir :
- L’ajout d’une définition sur les investissements dits « durables » (cf. classification détaillée à l’annexe 3 de l’auto-régulation de l’AMAS).
- De nouvelles exigences relatives à la prévention de l’écoblanchiment (identification du risque et besoins de formation).
- La vérification de la conformité à ses directives par le réviseur comptable.
Par simplification, on parle souvent de fonds ou d’investissements ESG mais l’acronyme « ESG » se réfère à des critères. Mieux vaut parler d’investissements responsables (exclusion, intégration ESG, engagement actionnarial, etc.) pour éviter tout risque de confusion.
Chez ONE swiss bank, nous ne parlons jamais d’investissements durables car nous appliquons deux approches dans nos fonds : l’exclusion et l’intégration ESG. Par souci d’intégrité et de transparence, nous avons publié cette année, sur notre site Internet, notre Charte d’Investissement Responsable pour que nos partenaires et plus largement le marché sachent quelles solutions nous proposons à date.
Les mots ont leur importance et le terme « durable » a malheureusement tendance à être galvaudé. La prudence est donc de mise, sans pour autant devoir tomber dans le « greenhushing » qui est finalement tout aussi dommageable que le « greenwashing » pour la réputation d’une entreprise.